
Passer à la télévision, c'est devenu synonyme d'exister, et bon nombre d'individus se prêtent au jeu. Mais ceux qui forment le public des émissions sont des jeunes standardisés ou des sans âge liftés par la médecine esthétique et conservés par une médecine dont la fonction principale ne semble plus être de soigner des maladies, mais de les empêcher à tout prix, y compris au prix de la santé. S'occuper des bien portants, figer dans leur trentaine lisse ces jeunes cadres dynamiques, semblables à leurs voisins et désespérément normaux, voilà ce que fait de plus en plus notre médecine, puisque c'est cela qui est "rentable". A condition que les patients soient solvables, bien entendu, et aux tarifs voulus. Qu'il faudrait accepter sans moufter, puisque la santé n'a pas de prix, comme le laissait entendre un commentateur dans une pitoyable tentative de rationalisation des dérives commerciales de bon nombre de médecins.

Commentaires
Eh bien je peux vous assurer que mes confrères et moi même, médecins généralistes au cœur du bassin minier Nord-Pas de Calais, assumons pleinement avec honneur et satisfaction, cette mission de prise en charge des populations dites "défavorisées" qui représentent l'essentiel de notre patientèle.
Je parle au nom de ces généralistes que je connais personnellement en temps que syndiqué, animateur de "groupe qualité" ( groupe de formation professionnelle indépendant de l'industrie pharmaceutique, même pour les sandwichs que nous achetons lors de nos réunions mensuelles...), travaillant 6 jours sur 7 (+ les gardes) et 12 heures par jour, non pas par choix, mais par obligation éthique.
Ce qui peut expliquer que depuis 25 ans que j'exerce, 3 de mes confrères généralistes de notre secteur de garde (40 médecins) se soient suicidés...
Quant aux médecins d'autres spécialités orbitant autour du "bling bling", je ne me permettrai pas de commentaire, car ici, il n'y en a pas!