Pharmacritique avait parlé de l’inefficacité du Crestor (rosuvastatine) dans l’insuffisance cardiaque dans cette note. Le médicament paraissait fini. Et patatras : l'essai clinique Jupiter sort tel un pigeon du chapeau des magiciens d’Astra Zeneca et nous voyons tout autre chose. Il y a de quoi soupçonner une illusion d’optique, alors creusons…
Pharmacritique ne peut pas s’empêcher d’y voir une variante de disease mongering : on refaçonne un marqueur inflammatoire, la CRP (protéine C réactive indiquant une inflammation), pour faire d’un taux élevé de CRP un indice prédictif pour les complications cardiovasculaires, même lorsque le taux de cholestérol est strictement normal. Dès 2004, le Dr Paul Ridker présente cela comme une découverte révolutionnaire – cf. cet article - et c’est lui qui dirigera l’étude JUPITER, destinée à montrer que le Crestor (rosuvastatine) baisserait le taux de CRP et éviterait, par là même, les complications cardiovasculaires qui auraient dû advenir.