Par le Pr Pierre BIRON
[Professeur honoraire de pharmacologie à l’Université de Montréal, engagé sur toutes les questions de pharmacologie sociale, Pierre Biron est un observateur critique de la scène médico-pharmaceutique, auteur et co-auteur de nombreux articles et chapitres de livres sur l’influence de l’industrie pharmaceutique sur la médecine, l’abus de prévention, la surmédicalisation et surmédicamentation, les formes de disease mongering (façonnage de maladies), les politiques du médicament…
Pierre Biron publie un work in progress: l'"Alterdictionnaire médico-pharmaceutique bilingue", un dictionnaire engagé, critique et évolutif, anglais/français, de la médecine dans ses rapports à l’industrie pharmaceutique, hébergé par l’Encyclopédie de l’Agora (site incontournable fondé et animé par le philosophe Jacques Dufresne).
Sur Pharmacritique, Pierre Biron a publié l’article « Entrevue virtuelle avec Jean Peneff: "La France malade de ses médecins" ». (Photo: revue Protégez-vous)]
La pharmaco-prévention dans les unités de soins de longue durée: un acharnement à dénoncer
Chaque jour il peut se consommer – disons huit pour la présente discussion - pilules ordonnancées par lit d’Unités de soins de longue durée (dits Centres hospitaliers de soins de longue durée ou CHSLD, au Québec) et parfois plus. Avec plus de 45 700 de ces lits en mars 2010, cela ferait 133 400 000 de prises annuelles auxquelles seraient exposés nos aînés non autonomes au Québec. On peut refaire de tels calculs en France, en Suisse, en Belgique. Autant d’aînés exposés aux effets indésirables, dont le risque augmente exponentiellement avec le nombre de produits consommés quotidiennement. Exposés le sont aussi les porte-monnaie des contribuables et des payeurs de primes de mutuelles et complémentaires santé.